Alexandre Kantorow & Sinfonia Varsovia

Le concert de clôture du Festival de Menton se donne à guichets fermés.

Les places sont resserrées. 

Sur le podium un majestueux Yamaha de concert, les pupitres des musiciens de l'orchestre sont collés.

On retrouve le "Sinfonia Varsovia", orchestre régulièrement invité au Festival de Menton.

Il y a une belle histoire d'amour entre Alexandre Kantorow et le Festival de Menton. Il donne son premier récital à Menton en 2018. 

Kantorow est un diamant brut. On voit tout le potentiel musical et technique mais il faudra encore polir les dernières facettes.

Il décide de participer au redoutable Concours Tchaïkovski à Moscou.

Son professeur/ coach Rena Shereshevskaya le prépare comme un champion sportif. Il remporte en 2019 à l'âge de 22 ans le Premier Prix et la Médaille d'Or du Concours Tchaïkovski à Moscou. Il est le premier musicien français à avoir gagné ce concours.

On lui décerne quelques mois plus tard une Victoire de la Musique.

Il est "Artiste en résidence" de l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo en 2021. Il revient au Festival de Menton en 2020 et en 2022.

Le concert commence avec les Six Danses Populaires Roumaines de Bartok. C'est le jeune chef d'orchestre Ouzbèque Aziz Shokhakimov qui est à la tête du Sinfonia Varsovia. Il déborde d'énergie et ce sont des danses endiablées...

Le concerto n°4 de Beethoven inaugure un genre nouveau, étant à la fois symphonie pour orchestre et fantaisie pour piano. Même s'il est loin du caractère héroïque du cinquième concerto, c'est le plus inventif.

Kantorow est en feu, en permanence en rouge vif en son coeur. Il arrive une milliseconde avant l'attente de l'oreille, l'intensité mariée à la tension.

Pousser, prendre des risques, ne rien lisser, mais monter en flèche avec la partition et jouer les notes comme le compositeur de 36 ans les a écrites.

Le public est survolté, l'applaudimètre au maximum.

Alexandre Kantorow donne en bis "Litanei" un lied de Schubert transcrit pour piano par Liszt. Un moment de grâce.

Aziz Shokhakimov dirige la septième symphonie de Beethoven la plus belle de ses symphonies. C'est le vrai génie incarné. C'est ingénieux sur le plan émotionnel et réfléchi. Son interprétation est flamboyante, puissante et romantique. Sa gestique est claire et l'orchestre suit son imagination.

Après plusieurs rappels, ils nous bissent les "Danses Roumaines" de Bartok.

…