Concert de clôture du Festival 2024 : Renaud Capuçon & Guillaume Bellom
15 Aout 2024
Un concert avec Renaud Capuçon est une garantie de succès.
C'est la treizième fois que Renaud se produit au Festival de Menton.
Le Parvis est comble, il n'y a plus une seule place.
Depuis le récital en duo avec son frère Gautier en 2000, au tout début de leurs carrières respectives, il a toujours été à la hauteur des attentes du public
Il n'y a jamais eu de mauvais concert, en récital, en musique de chambre ou avec orchestre.
Il est donc normal de le retrouver à l'affiche du 75ème anniversaire.
Il vient cette fois-ci avec son partenaire le jeune pianiste Guillaume Bellom, élève du regretté Nicholas Angelich (qui avait donné un récital Brahms inoubliable avec Renaud il y a dix ans).
Le récital commence par le Scherzo de la sonate F.A.E. de Brahms.
Bien que composé en 1853, le Scherzo pour violon et piano en Do mineur, signé par le jeune Johannes Brahms (1833–1897), n’a été publié qu’en 1906. 1853 est une année décisive pour le compositeur romantique qui rencontre Schumann et Hermann. Ensemble, ils décident d’offrir une sonate à leur ami commun le violoniste Joseph Joachim. Brahms se charge alors du scherzo. Traditionnellement la partie légère, elle devient la plus originale des trois contributions. Son entrée en staccato n'y est pas pour rien. Comme les autres mouvements de la sonate, le motif utilisé est formé des notes Fa-La-MI - F-A-E en notation internationale : un bel hommage à leur ami violoniste dont la devise est en effet "Frei aber Einsam, Libre mais seul". Ce scherzo est d'habitude donné en bis, Renaud Capuçon a choisi de le jouer en début de récital, afin de bien mettre en valeur la sonate du jeune Richard Strauss.
Le violon et le piano produisent dans cette sonate le son d'un orchestre entier. La tonalité de
mi bémol majeur dégage également une certaine assurance, une tonalité que Hector Berlioz a décrite comme "majestueuse, profondément résonnante, douce, mélancolique ". Bien que le compositeur de 23 ans regorge d'inventivité thématique, il reste étroitement lié dans le premier mouvement à la structure classique d'exposition, de développement et de récapitulation, avec des motifs mélodiques extraits des deux thèmes principaux. La musique avance constamment. Pour le deuxième mouvement, Strauss a choisi l'indication "Improvisation : Andante cantabile". Néanmoins, il reste également dans un cadre clairement planifié. Le troisième et dernier mouvement commence par une introduction sombre en mi bémol mineur, par laquelle Strauss s'incline une fois de plus devant des modulations harmoniques comme celles de Robert Schumann et donc devant la tradition de la musique de chambre romantique allemande.
Renaud Capuçon a un son solaire, chaud et brillant. Il manque le grain de folie, la passion qu'y mettait Ginette Neveu.
Pendant le Covid, Renaud et Guillaume jouaient tous les jours, à distance, des courtes pièces, souvent sur des thèmes de film et réconfortaient ainsi le public.
Ils les ont enregistrés et puis ont donné des concerts à Paris et à Aix après le confinement, pour les partager à nouveau avec le public. La deuxième partie du concert est consacrée à cette musique. Renaud et Guillaume "font leur cinéma à Menton". Les Temps modernes de Chaplin, Liste de Schindler de John Williams, "Cinema Paradiso" de Ennio Morricone," Les Valseuses" de Stéphane Grapelli, "Chère Louise" de Georges Delerue, "Joyeux Noël" de Philippe Rombi, "Moon River" de Henry Mancini... Tout est plus ou moins pareil. Quand on entend un morceau à la fois c'est excellent, mais quand tout se suit on s'en lasse. A part le morceau de Grapelli il n'y a pas de morceau virtuose ou rapide. Après une belle ovation, Capuçon annonce le bis :"La Berceuse" de Fauré... Voyons les Amis, il faut aller dormir !
De tous les concerts que Renaud Capuçon a donné à Menton, c'est le moins réussi.
Le public reste sur sa faim...
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