Musique de chambre au Parvis Beatrice Rana en trio

09 Aout 2024
Beatrice Rana compte parmi les musiciennes favorites du Festival de Menton.
Depuis sa victoire au Concours de Montréal et de sa médaille d'argent au Concours Van Cliburn à Fort Worth elle est régulièrement invitée au Festival.
D'abord au concert de 18h et puis sur le Parvis.
Même si son dernier récital en 2021 n'a pas fait l'unanimité, elle a d'énormes qualités,
notamment comme chambriste.
Les amateurs de musique de chambre ont énormément apprécié ce concert rappelant les inoubliables concerts d'antan.
Beatrice Rana est entourée de la violoniste japonaise Sayaka Shoji et du violoncelliste Kian Soltani. Trois personnalités totalement différentes qui dialoguent parfaitement en musique.
Beatrice Rana est celle qui dirige l'ensemble. Elle est particulièrement à l'écoute de ses partenaires
Son jeu est à la fois sensuel, étourdissant et émouvant.
Kian Soltani est le plus jeune du groupe. Il est très charismatique. Tempérament de feu,  sonorité magnifique, chaude et tout en rondeur il captive le public dès les premiers accords.
Sayaka Shoji est le maillon faible. Elle est trop en retrait et malgré le superbe Stradivarius qui lui a été prêté, elle ne projette qu'un son limité.
La sonate de Claude Debussy est une œuvre passionnée, la dernière composition majeure du compositeur. Shoji l'interprète en demi-teintes, il manque la magie.
C'est le trio "Dumky" d'Antonin Dvorak qu'ils jouent ensemble en première partie du concert. Une de ses œuvres les plus connues. C'est une pièces musicale sombre et introspective parsemée de mouvements légers et heureux. Nos trois musiciens sont très inspirés et transmettent toute l'âme romantique.
Petit bémol. Le public a changé. Ce ne sont plus des amateurs avertis, mais un public non initié qui découvre la beauté du lieu et la musique.  Malgré les notices du programme qui annoncent que la pièce comporte six mouvements, l'auditoire applaudit à la fin de chaque mouvement. Ce n'est pas dramatique, car c'est une convention datant du début du XXème de n'applaudir qu'à la fin d'une œuvre. A l'opéra on applaudit après chaque grand aria. Dans le cas d'une œuvre aussi intimiste que ce trio de Dvorak, la concentration des musiciens et des connaisseurs est perturbée.
Signe des temps. La durée d'attention est d'environ 5 minutes. La majorité des gens préfèrent des pièces courtes.
En seconde partie Kian Soltani et Beatrice Rana donnent une interprétation profonde et palpitante de l'Adagio et Allegro de Robert Schumann.
Le concert termine avec le trio n°1 de Brahms.
Quelle aventure musicale ! Si près du bonheur, jusqu'à ce que le gel se répande partout dans l'Adagio. Beatrice Rana fait résonner le piano avec des sons sépulcraux, comme dans une tombe. A la fin il y a cet appel haletant qui explose dans un mélange inattendu d'attente urgente, de chaleur et de désespoir !
Le public est émerveillé par tant de beauté.
Après de nombreux rappels Kian Soltani annonce le bis. Un arrangement du Lied "Morgen" de Richard Strauss. Nos trois solistes n'ont donné que quelques concerts ensemble cet été.
Ils ont composé cet arrangement. On y décèle leur magnifique entente.
 

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