Beatrice Berrut

Le Festival de Menton a dû s'adapter et se réinventer vu les nombreuses contraintes en ce contexte économique incertain. Réduire la voilure, sept concerts sur le Parvis à 21h30 et six concerts au Palais de l'Europe à 18h.

Une programmation variée, où tout le monde trouve son bonheur. L'objectif principal restant d'offrir des concerts hors pair avec les meilleurs artistes du moment.

Beatrice Berrut était l'invitée du premier récital au Palais de l'Europe. Cette jeune pianiste suisse est acclamée dans les plus grands festivals et les salles de concerts les plus importantes. Elle n'est pas seulement une pianiste du plus haut niveau, elle est une musicienne sincère, intelligente et très créative, constamment à la recherche d'un nouveau répertoire. Eperdument amoureuse de la musique post romantique elle a transcrit et enregistré des pages marquantes de Gustav Mahler. Titré "Jugendstil" (Art nouveau), son disque est paru l'année passée.

Elle propose des mouvements de trois symphonies de Mahler.

L'Adagietto de la 5è symphonie, une des plus belles pages de Mahler, qui a connu un immense succès après le film "Mort à Venise" de Luchino Visconti et a permis de redécouvrir les œuvres de Mahler. Le Menuetto de la 3è symphonie et l'Andante de la sixième symphonie. C'est une musique très intense. La transcription est étonnante, le piano sonne comme un orchestre symphonique.

Elle joue ensuite plusieurs œuvres de la période mystique de Franz Liszt.

"La Notte" et "Le Triomphe Funèbre" deux odes funèbres.

On est envahi par la noirceur et l'angoisse.

Malgré son titre la "Csardas Macabre" de Liszt est une œuvre ludique et maniaque, très virtuose. La coda est à la fois contrôlée et déséquilibrée. La performance de Beatrice Berrut est époustouflante. 

Les bis sont heureusement lumineux.

Une transcription du thème de Merlin l'enchanteur, qu'elle a composée pour son petit garçon, et une autre d'un groupe Rock "Muse".